Aider
un proche

Comment accompagner quelqu’un souffrant d’un trouble psychique ?

Vous vous inquiétez pour un proche : un membre de votre famille, un ami, un collègue… Quelque chose vous surprend : il ou elle change, se replie, ne va plus bien. Vous êtes là, et vous souhaitez agir, mais vous ne savez pas toujours comment.

Accompagner un proche qui traverse une période de fragilité psychique ne signifie pas tout prendre en charge à sa place, mais être un soutien pertinent, éclairé, et pouvoir préserver votre propre santé.

Cette page vous propose des repères, des bonnes pratiques, des pistes concrètes pour intervenir tôt, favoriser l’accès aux soins et à des ressources en santé mentale, réduire l’isolement et prendre soin de vous.

Pourquoi l’intervention précoce en santé mentale est essentielle

Les troubles psychiques émergents sont souvent invisibles ou mal reconnus. Repérer tôt des signes (isolement, repli, changement d’humeur, sommeil perturbé…) peut favoriser un accompagnement plus rapide et un rétablissement plus efficient.

Votre rôle de proche d’une personne atteinte de troubles psychiques peut faire la différence : votre vigilance, votre écoute, votre soutien contribuent à ce que la personne ne reste pas seule face à ses difficultés.

Une prise en charge précoce d’une pathologie psychique permet souvent de limiter l’aggravation, de réduire la durée d’un épisode psychotique et d’améliorer les perspectives de « rétablissement ».

Notre mission est de faciliter l’accès à l’information, à la compréhension, à l’orientation, pour que vous puissiez, vous aidants, agir avec sérénité dans l’accompagnement des troubles psychiques.

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Bien repérer les signes de troubles psychiques – sans attendre une crise

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Voici quelques indicateurs d’alerte chez un proche :

– Un changement marqué d’attitude : par exemple isolement, repli, perte d’intérêt, ou au contraire agitation inhabituelle.

– Des troubles du sommeil, de l’alimentation, un désintérêt pour ses projets habituels.

– Des difficultés accrues au travail, à l’école, dans les relations.

– L’apparition de comportements inhabituels : consommation excessive d’alcool ou de substances, pensées inquiétantes, idées suicidaires.

– La personne elle-même exprime un mal-être, un « je ne vais pas bien », mais ne sait pas toujours vers qui se tourner.

À retenir : votre rôle n’est pas de diagnostiquer, mais de repérer un changement, exprimer votre inquiétude, proposer votre aide au proche atteint de troubles psychiques. 

Agir au quotidien – 5 leviers concrets pour appréhender les troubles psychiques chez un proche

1. Être là, faire savoir que vous êtes présent(e)

Votre présence compte. Même s’il n’y a pas de « grande discussion », simplement partager un moment, proposer un café, être à l’écoute… Cela instaure un climat de confiance. Le soutien relationnel est essentiel en santé mentale.

2. Garantir un espace de dialogue

Le choix d’un moment calme, un cadre confortable, où la personne se sent en confiance peut être bénéfique. Vous pouvez alors utiliser la formulation « je me sens/je m’inquiète » plutôt que « tu fais/tu te comportes/… ». Le « je » invite à l’échange sans jugement.  N’hésitez pas à éviter d’être trop directif. La personne atteinte de troubles psychiques traverse un moment difficile, elle conserve son libre arbitre.

3. Aider à l’orientation vers des professionnels ou des ressources en santé mentale

Vous pouvez accompagner votre proche en détresse psychologique dans ses recherches, l’aider à repérer un professionnel (médecin, psychologue, psychiatre), une association, un groupe d’entraide en santé mentale. 

Vous disposez de notre cartographie qui peut justement vous aider dans cette recherche. 

Expliquez-lui qu’il n’est pas seul et que des dispositifs existent.

4. Respecter les limites et favoriser l’autonomie du proche atteint de troubles psychiques.

Vous êtes un soutien, pas le soignant. Il est important de ne pas prendre en charge l’autre et faire les choix à sa place. 

5. Prendre soin de vous

Accompagner un proche en souffrance psychique peut être éprouvant. Pour ne pas vous épuiser, il est nécessaire :

– D’identifier vos propres signaux de fatigue, stress, isolement.

– De maintenir des activités qui vous ressourcent et continuer dans la mesure du possible à vivre vos propres relations.

– De demander du soutien à des groupes de proches, associations, ou à un professionnel en santé mentale si vous vous sentez dépassé(e). 

En situation d’urgence

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Si vous observez :

– une pensée suicidaire exprimée, des idées noires

– une agitation extrême, perte de contact, déformation de la réalité,

– ou que vous craignez pour la sécurité de votre proche ou la vôtre, 

    alors **appelez immédiatement** le 15, ou rendez-vous aux urgences. 

    Vous pouvez également appeler le 3114, souffrance prévention du suicide, ligne nationale gratuite et confidentielle 24/7, pour savoir comment réagir.

    Ce sont des signaux majeurs : n’attendez pas.

Ressources utiles pour vous, aidant, et pour l’entourage

Unafam est une association qui propose des formations en santé mentale et un accompagnement pour proches d’une personne vivant avec un trouble psychique.

Profamille est un programme de psychoéducation multifamilial à l’attention des familles dont le proche est atteint de schizophrénie ou de troubles apparentés.

– Sites d’information fiables en santé mentale pour entendre la personne concernée, mais aussi pour vous : prévention, repères, orientation : Psycom – Santé Mentale Info+1.

– Schizo ?…Oui !  est une association nationale qui, depuis plus de 25 ans, soutient les personnes atteintes de troubles schizophréniques et apparentés, ainsi que leurs proches.

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Contactez-nous

Vous représentez une structure en santé mentale, addictologie ou accompagnement social, et souhaitez renforcer la coordination sur votre territoire ?

L’équipe Prépsy Contact peut vous appuyer dans la mise en lien avec d’autres acteurs, la structuration de coopérations ou l’élaboration d’outils partagés.


Questions fréquentes

Vous ne pouvez pas forcer la consultation, mais vous pouvez l’accompagner dans l’information : proposer ensemble de chercher un professionnel en santé mentale, évoquer vos inquiétudes, lui rappeler que son ressenti a le droit d’être entendu.

Il est normal d’être fatigué(e). N’oubliez pas que vous avez aussi besoin d’aide. Rejoignez un groupe de proches aidants, parlez-en à un professionnel.

En cas de doute majeur, appelez le 15, allez aux urgences psychiatriques ou le 3114 pour savoir comment réagir. Il s’agit peut-être d’une urgence.

Oui, si vous apportez un soutien régulier à une personne en situation de fragilité psychique. Des dispositifs (formations, groupes d’entraide, droits) existent pour vous. 


Accompagner un proche en souffrance psychique est un acte singulier : il demande de la présence, de la bienveillance, de l’équilibre. Vous n’êtes pas un soignant, mais vous êtes un pilier : un lien, un repère, un soutien. En vous informant, en vous entourant, en veillant à votre propre santé, vous contribuez à créer les conditions d’un accompagnement psychique respectueux, éclairé et précoce.

Sur Prépsy, vous trouverez d’autres pages, d’autres ressources, et un accompagnement dans le numérique en santé — pour vous et pour votre proche.

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