Qu’est-ce que la stigmatisation ?
La stigmatisation et la discrimination vont à l’encontre des droits fondamentaux. Elles ont des effets graves et toxiques sur les personnes atteintes de troubles psychiques, accentuant la marginalisation et l’exclusion sociale. Par exemple, elles peuvent entraîner une diminution des opportunités d’éducation et d’emploi.
La stigmatisation peut se manifester par des actes répréhensibles, tels que le refus d’accès à un service ou le refus d’exercice d’un droit. Mais elle peut aussi s’exprimer par des comportements qui échappent au cadre légal, comme le rejet, la mise à l’écart ou l’isolement.
Elle se manifeste également par des micro-agressions, c’est-à-dire par une succession de propos, de commentaires ou de remarques qui se veulent insignifiants, mais qui rappellent pourtant sans cesse à celles et ceux qui les subissent qu’ils ne correspondent pas à la norme.
Les différents types de stigmatisation en santé mentale
L’autostigmatisation :
Il s’agit de la manière dont les personnes atteintes de troubles psychiques se perçoivent comme étant mentalement malades, et par conséquent, de moindre valeur. Cela se produit lorsque les personnes sont conscientes des stéréotypes négatifs qu’elles subissent des autres, qu’elles y adhèrent et les retournent contre elles-mêmes. Cela peut mener au renoncement à des objectifs de vie importants, une baisse de l’estime de soi, ainsi que du sentiment d’efficacité personnelle.
La stigmatisation publique :
Il s’agit de la manière dont les membres d’une communauté ou d’une société perçoivent et traitent les personnes atteintes de troubles psychiques.
Cette forme de stigmatisation résulte de l’association entre stéréotypes, attitudes négatives et comportements discriminatoires. Elle se manifeste par l’évitement, le maintien d’une distance sociale ou encore par des attitudes paternalistes.
La stigmatisation structurelle :
La stigmatisation structurelle désigne les formes de discrimination intégrées aux lois, aux politiques publiques ainsi qu’aux pratiques culturelles et organisationnelles.
La stigmatisation par association :
Il s’agit de l’internalisation de la stigmatisation par les proches des personnes atteintes de troubles psychiques (famille, conjoint…). Cela peut affecter leur capacité à apporter un soutien adéquat. La personne concernée par un trouble psychique peut être vue comme un fardeau, voire même comme une source de honte. Elle peut également limiter le soutien social pour les proches.
Les impacts de la stigmatisation sur la santé mentale
Impacts personnels de la stigmatisation :
L’auto-stigmatisation mène généralement à la honte ou au secret. Elle affecte la qualité de vie en raison de discriminations flagrantes et publiques dans les interactions sociales ou professionnelles. Chez les personnes qui anticipent ou subissent des niveaux élevés de discrimination, on observe une augmentation de la détresse psychologique et une diminution de l’estime de soi.
Impacts de la stigmatisation sur la santé et les soins :
La stigmatisation a tendance à majorer les symptômes des personnes souffrant de troubles psychiques. Elle est aussi associée à un faible investissement dans les soins en santé mentale, ce qui diminue fortement la qualité de la prise en charge.
Impacts sociaux-économiques de la stigmatisation :
La stigmatisation et les discriminations limitent considérablement la participation active à la vie en société, notamment en ce qui concerne l’éducation, l’emploi, les relations sociales ou la création d’un foyer.
L’importance d’utiliser un langage non stigmatisant pour les troubles psychiques
Les paroles discriminantes et stigmatisantes peuvent avoir un impact encore plus lourd que le trouble psychique lui-même. Elles peuvent renforcer les préjugés et l’isolement, rendant la demande d’aide difficile en raison de la honte ou de la culpabilité qu’elles génèrent.
Privilégier le langage de la personne :
Il est recommandé d’utiliser un langage conforme à la façon dont la personne s’identifie. Un terme ne fait pas forcément l’unanimité. Il est donc préférable d’écouter et d’adopter les termes employés par la personne concernée par un trouble psychique, ou de lui demander directement quel vocabulaire lui convient le mieux.
Favoriser le langage accès sur la personne :
Exemple de langage centré sur la personne : « une personne vivant avec un trouble de la schizophrénie », plutôt que « une personne schizophrène ». De cette manière, la personne n’est pas réduite à sa pathologie.
Ressources utiles :
- Cartographie Prépsy des ressources
- CMP / CATTP / SAMU (15) – Recours local en cas d’urgence ou d’évaluation rapide
- 3114 – Ligne nationale de prévention du suicide (24 h/24, gratuite)
- Santé Psy Jeunes – Orientation et écoute pour les 12–25 ans
- UNAFAM / Schizo ? Oui ! / PromesseS / France Dépression / Argos 2001