Journée mondiale de la santé mentale 2025

Agir tôt, c’est prévenir les ruptures. Maintenir le lien, c’est accompagner dans la durée.

Pourquoi cette journée compte

Chaque 10 octobre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consacre une journée à la santé mentale.
En 2025, le thème met l’accent sur l’accès aux services de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgences.

Crises sanitaires, conflits, catastrophes climatiques : ces situations fragilisent la santé psychique, notamment chez les jeunes adultes.

Selon les estimations les plus récentes de l’OMS (mai 2025), jusqu’à 22 % des personnes en contexte d’urgence humanitaire peuvent présenter un trouble mental modéré à sévère (dépression, anxiété, TSPT).
En moyenne, la prévalence se situe autour de 13 %, selon le type de crise et la disponibilité des soins.

En France, cette journée s’inscrit dans la Grande cause nationale 2025 “Parlons santé mentale”, portée par le ministère de la Santé.
Elle vise à renforcer le repérage précoce et la continuité du lien, deux leviers essentiels pour prévenir la désinsertion et les rechutes.

Agir précocement : un principe fondé sur les données scientifiques

Les troubles psychiques émergent souvent entre 16 et 25 ans.
Selon Santé publique France et l’Assurance Maladie, près de 75 % des troubles apparaissent avant 25 ans, une donnée stable depuis plus d’une décennie.

Les premières manifestations sont parfois discrètes : isolement, anxiété, troubles du sommeil, perte d’intérêt ou désorganisation.

Les recherches internationales (TIPP Lausanne, Orygen, NICE) mettent en évidence une fenêtre critique de deux à cinq ans, durant laquelle un accompagnement précoce peut limiter la chronicisation.

Une prise en charge dans les douze premiers mois est associée à une meilleure stabilisation clinique, avec une réduction de 25 à 50 % des hospitalisations ou ruptures de suivi selon les méta-analyses sur les programmes d’intervention précoce
(Correll et al., JAMA Psychiatry, 2018).

Ces résultats encouragent le développement de dispositifs d’intervention précoce, encore inégalement accessibles selon les territoires.

Maintenir le lien : un enjeu collectif

Préserver le lien social et thérapeutique constitue un facteur protecteur majeur.
Mais cette continuité reste fragile : saturation des services, ruptures de suivi, stigmatisation ou refus de soins retardent souvent l’aide.

En France, environ un tiers des jeunes en détresse psychique sollicitent l’aide d’un professionnel de santé
(Rapport CESE 2025, Santé publique France 2024).

Renforcer les partenariats entre familles, professionnels de santé, structures médico-sociales et milieu éducatif est donc un enjeu prioritaire.

Le case management : une approche coordonnée

Le case management repose sur une logique biopsychosociale centrée sur la personne.
Il favorise la continuité des soins, la coordination des acteurs et la participation du jeune à son propre projet de vie.

Cette méthode, recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS)
(note de cadrage 2025 sur les premiers épisodes psychotiques), s’inspire des modèles Orygen (Australie) et NICE CG178 (Royaume-Uni).

Trois piliers :

  • Coordination clinique entre les intervenants
  • Soutien à la famille et à l’entourage
  • Plan d’accompagnement évolutif, respectant le consentement du jeune

Des effets concrets observés

DomaineEffets mesurésLimites et contexte
Réduction des formes chroniquesStabilisation rapide et rechutes moins fréquentesRésultats variables selon l’accès au suivi et la précocité du diagnostic
Continuité du lien thérapeutiqueMoins de ruptures de suivi, meilleure allianceForte dépendance aux ressources humaines disponibles
Insertion sociale et scolaireReprise d’un parcours d’études ou d’emploiDifficultés persistantes pour 20–30 % des jeunes suivis

Ces données confirment l’efficacité de l’intervention précoce, tout en rappelant la nécessité d’un accompagnement global : logement, emploi, relations sociales et accès aux soins.

Repérer et orienter

Certains signes doivent alerter :

  • Retrait social ou isolement soudain
  • Troubles du sommeil persistants
  • Discours confus, anxiété ou perte de motivation

Un premier contact avec un centre médico-psychologique (CMP) ou un professionnel de santé mentale peut déjà amorcer un accompagnement adapté.

Ressources utiles :

Diversité et équité d’accès

Les crises récentes ont révélé de fortes inégalités d’accès :
zones rurales sous-dotées, disparités de genre, vulnérabilités accrues chez les jeunes migrants et les étudiants précaires.

Ces dimensions nécessitent des réponses différenciées :
formation des professionnels, déploiement de dispositifs mobiles et création d’espaces d’écoute adaptés à la diversité des parcours.

Une responsabilité partagée

Les dispositifs d’intervention précoce, tels que Prépsy, s’inscrivent dans une dynamique collective nationale visant à détecter tôt, relier les acteurs et soutenir les jeunes dans la durée.

Mais au-delà des structures, il s’agit d’une responsabilité partagée :
institutions, associations, familles et pairs jouent chacun un rôle pour briser l’isolement et faciliter l’accès aux soins.

Parler de santé mentale, c’est déjà agir.

Pour aller plus loin

Sources

Correll et al., JAMA Psychiatry, 2018 NICE CG178 Orygen Research Bulletin on Vocational Interventions, 2023

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