Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement dont les symptômes apparaissent dès l’enfance.
Cependant, le trouble persiste tout au long de la vie, mais la manière dont les symptômes s’expriment peut évoluer avec l’âge.

Présentations cliniques

On distingue trois formes principales :

  • Inattentive : difficultés à rester concentré, tendance à oublier ou à interrompre une tâche.
  • Hyperactive / impulsive : agitation motrice, besoin constant de bouger, difficultés à contrôler ses impulsions.
  • Combinée : association des deux précédentes.

Il n’existe pas de profil unique : les manifestations varient fortement d’une personne à l’autre.

En France, environ 6 % des moins de 18 ans et 2,8 % des adultes sont concernés (Inserm, données 2022–2024).
À l’international, l’OMS estime la prévalence entre 5 et 7 % chez les enfants (estimations actualisées 2024).
Le TDAH est souvent sous-diagnostiqué chez les filles et les adultes :
chez les femmes, l’inattention est plus marquée que l’hyperactivité, ce qui contribue à un repérage plus tardif.

Quelles en sont les causes ?

Le TDAH résulte d’une interaction entre facteurs neurobiologiques et génétiques,
avec une hérédité estimée entre 70 et 80 %.
Des différences ont été observées dans certaines zones cérébrales impliquées dans l’attention et l’impulsivité.

Les facteurs environnementaux ne provoquent pas le trouble,
mais peuvent influencer l’intensité ou la manière dont les symptômes s’expriment. Cela inclut :

  • Des facteurs précoces (exposition prénatale à certaines substances, stress marqué).
  • Des facteurs du quotidien, comme le milieu scolaire ou familial, qui jouent un rôle important dans la façon dont les difficultés apparaissent ou sont perçues.

Quels sont les traitements ?

Un diagnostic précoce permet d’adapter rapidement l’accompagnement.
La prise en charge repose sur plusieurs approches complémentaires :

  • Accompagnement psychologique et neuropsychologique :
    la remédiation cognitive aide à développer des stratégies d’attention, de mémoire et d’organisation.
    D’autres formes de thérapie (TCC, thérapie de soutien, etc.) sont indiquées pour les difficultés associées (anxiété, dépression).

  • Traitements médicamenteux :
    le méthylphénidate ou l’atomoxétine peuvent réduire les symptômes chez environ 70–80 % des personnes, sous prescription et suivi médical (HAS, 2024).

  • Outils d’organisation :
    numériques (applications de rappel, agendas en ligne) ou physiques (agenda papier, planning mural, timer visuel).
    Les supports matériels sont souvent plus efficaces car visibles dans l’environnement quotidien.

  • Approches complémentaires :
    activité physique régulière et techniques de pleine conscience, qui contribuent à réguler l’attention et l’impulsivité.

  • Soutien de l’environnement :
    aménagements dans le cadre familial, scolaire ou professionnel, afin de réduire la surcharge et d’améliorer l’adaptation au quotidien.

Le TDAH chez les jeunes adultes (16–25 ans)

À l’adolescence et au début de l’âge adulte, le TDAH reste présent mais ses manifestations peuvent varier :

  • Inattention : difficultés à respecter les échéances scolaires ou professionnelles, oublis fréquents.
  • Impulsivité : comportements rapides pouvant compliquer les relations sociales ou affectives.
  • Forme combinée : association des deux.

Ces difficultés peuvent augmenter le risque de décrochage scolaire, de stress ou d’épuisement professionnel.
Elles peuvent aussi être associées à des conduites à risque : comportements sexuels non protégés ou non consentis, prises de risque sous l’effet de substances, actes dangereux pour l’intégrité physique, ou dépenses impulsives.
On observe également une prévalence plus élevée de comportements suicidaires, en lien avec l’impulsivité.

Un diagnostic précoce et l’accès à des outils adaptés permettent de mieux gérer ces situations.
Ces outils peuvent être numériques (applications de rappels, agendas en ligne) ou physiques (agenda papier, planning mural, timer visuel).
Le soutien psychologique et l’accompagnement au quotidien renforcent l’efficacité des stratégies mises en place.

De nombreux jeunes adultes développent leurs propres méthodes d’adaptation, en s’appuyant sur leurs points forts : créativité, énergie ou pensée originale.

Comorbidités fréquentes

Chez les jeunes adultes (16–25 ans), le TDAH est souvent associé à d’autres difficultés psychiques, par exemple :

  • Anxiété (stress chronique, crises de panique)
  • Dépression (humeur basse durable, fatigue, perte d’intérêt)
  • Troubles liés à l’usage de substances (tabac, cannabis, alcool)

Signes d’alerte : si vous ressentez une anxiété persistante, une baisse marquée de l’humeur ou un usage accru de substances, consultez un professionnel pour une évaluation complète.

Mythes courants à déconstruire

  • “Le TDAH est dû à un manque de discipline.”
    → Faux. C’est un trouble du neurodéveloppement reconnu, lié à des facteurs biologiques et génétiques.

  • “Les enfants en guérissent en grandissant.”
    → Faux. Le TDAH n’est pas une maladie dont on guérit : les symptômes évoluent avec l’âge, mais le trouble reste souvent présent à l’âge adulte.

  • “Les médicaments suffisent à régler le problème.”
    → Faux. La prise en charge la plus efficace associe traitement médicamenteux (quand indiqué), accompagnement psychologique et adaptation de l’environnement.

Comment aider un proche ?

  • Reconnaître les difficultés sans réduire la personne à son trouble.
  • Écouter et soutenir : demander directement comment aider et respecter les besoins exprimés.
  • Se former : s’appuyer sur des associations comme TDAH France pour mieux comprendre le trouble.
  • Adapter l’environnement : routines stables, réduction des distractions, cadre clair.
  • Encourager une intervention précoce : consulter un médecin dès les premiers signes pour limiter l’impact sur la scolarité, la vie professionnelle et la santé mentale.

Auto-évaluation et premiers pas

Des outils d’auto-évaluation (comme les quiz proposés par TDAH France) peuvent aider à identifier des signes évocateurs.
Ces tests ne remplacent jamais un diagnostic : seul un médecin peut poser une évaluation fiable et proposer un accompagnement adapté.

Ressources utiles

En résumé

Le TDAH est un trouble fréquent, parfois sous-diagnostiqué, qui peut impacter la vie scolaire, professionnelle et sociale.
Repérer tôt les symptômes, consulter un professionnel et mettre en place des stratégies adaptées permet de limiter ses conséquences et de valoriser les forces des personnes concernées.

> Parlez-en à un professionnel de santé si vous pensez être concerné, ou faites un premier quiz avec TDAH France.

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