Environnement et psychiatrie

Qu’est-ce que l’environnement ?

 

L’impact environnemental sur la santé humaine : comprendre le rôle déterminant de notre environnement dans la qualité de vie et la gestion de notre santé. 

L’environnement est défini au sens large, commela combinaison des éléments naturels et socio-économiques qui constituent le cadre et les conditions de vie d’un individu, d’une population, d’une communauté à différentes échelles spatiales. Il est composé d’éléments dont certains contribuent à subvenir à nos besoins. Il s’agit donc d’un facteur déterminant influençant notre comportement au quotidien.

 

L’OMS (organisation mondiale de la santé) affine cette définition en parlant de «santé environnementale». Cette dernière comprend les aspects de la santé humaine, comprenant la qualité de la vie, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Bien qu’encore actuellement difficile à évaluer de manière pointue, cette définition précise et confirme que l’environnement a un impact sur notre santé et sur notre gestion de celle-ci.

 

 

Ainsi, nous comprenons là que la stabilité de notre environnement peut favoriser, ou du moins, contribuer à l’élaboration d’un cadre propice à une meilleure santé et une prise en soin efficiente. Il s’agit là d’une des orientations prioritaires de la recherche en Santé publique, mais aussi un enjeu socio-économique fort en France. 

L’impact de l’environnement de vie sur la santé mentale : comment le lieu de vie, l’activité physique, l’alimentation, le tabagisme et le sommeil jouent un rôle crucial dans le bien-être mental.

 

Le mode de vie comprend le lieu de vie. Que nous soyons encore chez les parents ou que nous soyons en autonomie dans un appartement ou une maison, le «chez-soi» représente symboliquement, dans les idées reçues, un lieu de sécurité et de stabilité. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas et il est parfois nécessaire de repasser par l’apprentissage pour trouver ou retrouver des gestes et habitudes altérés par la présence de troubles psychiques.

 

À Prépsy nous proposons le SAMSAH’Appart. Il s’agit d’un espace d’apprentissage et d’évaluation à destination de jeunes adultes (18/25 ans) atteints de schizophrénie et/ou troubles apparentés. Ce dispositif, proposé par le SAMSAH, participe à l’empowerment (auto-détermination) et au développement global des usagers.

 

Concrètement, il s’agit d’une simulation d’un appartement de type T2.L’espace est utilisé à différentes fins en fonction des objectifs visés et/ou de l’activité développée: versant évaluatif et versant pédagogique d’apprentissage. Ces mises en situations concrètes permettent aux usagers de donner davantage de sens à leurs apprentissages et de développer de nouvelles compétences/connaissances pour gérer au mieux leur quotidien. Les scénarios sont diversifiés et personnalisés allant de l’atelier centré sur une activité (par exemple: atelier cuisine, linge, gestion administrative, navigation internet, etc.) aux scénarios complets et complexes (par exemple: organisation d’un repas entre amis allant de la préparation du repas (faire les courses, cuisine, etc.) à la gestion des «à côté» (organiser la table, prévenir les amis, gérer son temps, etc.). Dans ce cadre, l’ensemble de l’équipe de case managers du SAMSAH Prépsy est ainsi amené à évoluer dans cet espace de travail en fonction des besoins spécifiques de chaque usager.

 

En plus du lieu de vie, l’activité physique, l’alimentation, le tabagisme, le sommeil sont autant d’exemples concrets influençant également sur la santé mentale.

La synthèse d’un certain nombre d’études montre que l’activité physique diminue de 16% le risque de dépression, de 27% le risque de nouvel épisode psychotique et de 25% le risque de trouble anxieux. Il semblerait qu’elle stimule, de manière globale, les capacités d’attention et de compréhension. En plus des aspects psycho-émotionnels, l’amélioration des paramètres cardio-métaboliques n’est pas négligeable. La perte de poids significative observée chez certaines personnes et les impacts favorables sur l’estime de soi, l’autonomie et la socialisation sont également à noter. D’un point de vue thérapeutique, l’activité physique contribue à lever les barrières et à renforcer la relation de confiance pour une meilleure alliance dans la relation de soin.

 

Néanmoins, quand nous sommes atteints par un trouble mental, il est fréquent de souffrir également de symptômes, comme la fatigue, le ralentissement psychomoteur, l’effet des médicaments, les fluctuations thymiques.

 

L’aspect motivationnel peut être considéré comme le plus difficile dans la problématique des troubles mentaux. Il peut être alors important de s’appuyer sur le contact social et les aspects ludiques afin d’encourager la pratique régulière de l’activité physique.

 

Depuis 2019 avec la Stratégie Nationale Sport Santé (SNSS) et encore davantage depuis 2022 dans le cadre du programme National Nutrition Santé (PNNS), la France oriente les pratiques de prévention en santé vers la pratique d’activité physique adaptée, ceci quels que soient l’âge et le sexe.

 

Les bénéfices répertoriés par l’INSERM sont 

 

 

  • Diminution de la mortalité et l’augmentation de la qualité de vie,
  • Prévention et soins contre les principales pathologies chroniques (cancer, maladies cardiovasculaires comme expliqué plus haut, diabète…),
  • Développement d’une croissance harmonieuse,
  • Contrôle du poids corporel,
  • Amélioration de la santé mentale,
  • Amélioration de la qualité et de la quantité de sommeil et du cycle diurne.
 

L’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) propose des recommandations adaptées aux différents groupes de populations : enfants et adolescents, adultes, personnes âgées, femmes en période de grossesse, etc., dans l’objectif de permettre l’adoption d’un mode de vie actif dès le plus jeune âge, dans un environnement favorable.

 

Pour les adultes, il est recommandé de pratiquer 30 minutes d’activité physique développant l’aptitude cardio-respiratoire d’intensité modérée à élevée, au moins 5 jours par semaine, en évitant de rester 2 jours consécutifs sans pratiquer. Les activités physiques à visée cardiorespiratoire et celles à visée musculaire peuvent être intégrées dans une même activité ou au cours de la même journée. Pour les enfants et adolescents de 6 à 17 ans, il est recommandé de pratiquer au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée.

 

Concernant la sédentarité, pour les adultes, il est recommandé de réduire le temps total quotidien passé en position assise et d’interrompre les périodes prolongées passées en position assise ou allongée, au moins toutes les 90 à 120 minutes, par une activité physique de type marche de quelques minutes. Pour les enfants, il est recommandé de limiter la durée totale quotidienne des activités sédentaires et la durée de chaque activité sédentaire, pour ne pas dépasser 2 heures en continu pour les 6 à 17 ans.

 

Nous développons un projet intitulé Prépsy GO’.

L’alimentation et la santé mentale : explorer le rôle crucial de l’équilibre alimentaire dans le bien-être mental et l’importance d’une approche holistique pour la prise en charge des troubles de la santé mentale.

Nous associons généralement facilement l’alimentation à la notion de plaisir, de nécessité, de moment d’interaction sociale et de convivialité… Cela est largement relayé par les réseaux sociaux, les émissions télévisées… Certaines études scientifiques démontrent même qu’une alimentation saine et équilibrée favorise le bien-être des individus et améliore la qualité de vie : «L’alimentation participe au bonheur».

Elle semble donc jouer un rôle essentiel dans la santé mentale et il existe un lien étroit entre ce que nous mangeons et notre bien-être.

 

Pour autant, pour certaines personnes souffrant de trouble de la santé mentale, l’alimentation est vécue comme un refuge, un objet de stigmatisation, un effet secondaire aux traitements et peut générer des troubles du comportement s’ajoutant ainsi à une santé mentale déjà fragilisée. Ainsi, dans ces moments précis, pouvons-nous affirmer que l’alimentation participe au bonheur? Les premiers concernés nous dirons que non, loin de là…

 

Il est dit que la santé mentale est un équilibre entre fragilité et solidité. L’équilibre dans l’alimentation est tout aussi important. Les compromis entre restriction/permission, entre la sensation d’envie/la sensation de faim par exemple, sont primordiaux pour ne pas créer de frustration.

Les jeunes adultes sont plus à risque de développer des troubles alimentaires tels que l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie qui sont étroitement liés à des troubles de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété et l’image corporelle négative. Les carences en certains nutriments peuvent aussi avoir un impact sur la santé mentale.

 

Les professionnels spécialisés indiquent qu’il est nécessaire de «réapprendre» à s’alimenter, de ressentir à nouveau, de mettre de la «pleine conscience» derrière ses actions et ses sensations, d’apprendre à se connaitre… pour à nouveau faire que les mots «alimentation» et «bonheur» partagent la même phrase.

Des études semblent avancer qu’une alimentation équilibrée et nutritive est essentielle pour soutenir la santé mentale. Elles affirment même que les nutriments clés comprennent les acides gras oméga-3, les vitamines B, la vitamine D, le zinc et le magnésium. Par exemple, une carence en vitamine D a été associée à un risque accru de dépression. De même, des niveaux bas d’acides gras oméga-3 ont été liés à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression.

 

La psycho-nutrition est une discipline dont nous entendons de plus en plus parler. Elle fait référence à l’ensemble des approches visant à modifier le comportement alimentaire d’un individu pour l’accompagner vers un état de mieux-être psychologique. Dans la même lignée, le ministère de la Santé recommande même par des actions publicitaires médiatisées de consommer des aliments variés tels que 5 fruits et légumes chaque jour, auxquels nous ajouterons des céréales complètes, des protéines maigres… Là encore, il est question d’équilibre.

 

En outre, il est important de souligner que l’alimentation ne doit pas être considérée comme un remède unique pour les troubles de santé mentale, mais plutôt comme un élément du puzzle global de la santé mentale. Une approche générale, comprenant également le soutien médical et psychologique approprié est essentielle pour la prise en charge des troubles de la santé mentale chez les jeunes adultes.

Dans les établissements de soin, l’alimentation peut faire partie intégrante des objectifs d’accompagnement et des ateliers spécialisés et des «repas thérapeutiques» ayant pour objectifs de faciliter la prise alimentaire, prévenir la dénutrition, la socialisation (lutte contre l’isolement) y sont souvent organisés.

 

 

À Prépsy, nous organisons des groupes animés par un diététicien.

Le sommeil et la santé mentale

Nous comprenons aujourd’hui plus que jamais l’impact significatif du sommeil sur le bien-être mental, soulignant l’importance d’une gestion globale des troubles du sommeil chez les jeunes adultes. Le sommeil, essentiel à notre équilibre, joue un rôle fondamental dans notre santé mentale.

Nous pouvons assumer d’affirmer que le sommeil joue un rôle fondamental dans la santé mentale des jeunes adultes. Nous avons déjà tous ressenti, au moins une fois, l’incidence du manque de sommeil sur notre moral. Il existe donc une relation étroite entre les troubles du sommeil et les problèmes de santé mentale émergents. Pour autant, il est important de différencier les troubles du sommeil dits passagers et bénins, des troubles du sommeil liés à un trouble mental. Il peut être utile de chercher et d’éliminer une éventuelle cause extérieure (cause physiologique, médicamenteuse, sociales…).

Un trouble du sommeil est un état pathologique lié à un dysfonctionnement du sommeil qui interfère avec la santé des personnes. Des échelles peuvent permettre de favoriser le dépistage des troubles du sommeil chez les personnes avec un trouble mental. En retour, la psychiatrie, par son attention à la symptomatologie mentale, peut apporter des éléments importants pour mieux dépister, délimiter et définir les troubles du sommeil.

Voyons quelques points généraux importants que nous avons pu relever dans la littérature scientifique:

L’importance du sommeil: Le sommeil est essentiel pour le fonctionnement cognitif, émotionnel et physique. Un sommeil de qualité permet de consolider la mémoire, de favoriser la récupération physique et de réguler les émotions.

Insomnie et santé mentale: l’insomnie, qui se caractérise par des difficultés à s’endormir ou à rester endormi, est souvent associée à des problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété. Les troubles du sommeil peuvent également aggraver les symptômes de certaines maladies mentales existantes.

Le rythme circadien perturbé: De nombreux jeunes adultes ont des rythmes de sommeil perturbés en raison de facteurs tels que des horaires irréguliers, l’utilisation excessive d’écrans la nuit, ou le stress lié aux études ou à l’emploi. Ces perturbations peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale.

Le cycle de la santé mentale et de sommeil: le sommeil et la santé mentale peuvent s’influencer mutuellement dans un cycle bidirectionnel. Les problèmes de sommeil peuvent contribuer à des problèmes de santé mentale et vice et versa.

Une approche globale de la gestion des problèmes de santé mentale chez les jeunes adultes doit inclure une attention particulière au sommeil. La mise en place de mesures de prévention ciblant le sommeil en tant que comportement modifiable en psychiatrie est nécessaire pour plus d’efficience. Des pratiques d’hygiène du sommeil saines, telles que maintenir des horaires de sommeil réguliers, éviter les stimulants avant le coucher, et créer un environnement de sommeil propice, peuvent être utiles.

Pour améliorer la qualité du sommeil, certaines recommandations ont été faites et sont accessibles sur:

 

 

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